le vol de la tempête
Cela fait quelques mois que je collectionne les articles inachevés, laissés en mode brouillon...même celui soulignant mes 8 années de vie dans la peau d'une blogueuse est resté en attente! Pas le temps, pas envie de prendre le temps sur d'autres essentiels.
J'avais décidé de revenir avec un peu de bricolage tout frais pour la fête des Mères, né d'un partenariat avec Mercerie Chic, en contrepartie de vous proposer ce code mcarabas afin de vous faire profiter d'une livraison gratuite. Joli site qui propose un tas de fournitures pour embellir nos créations, le biais liberty vient d'arriver! J'avais d'ailleurs commencé de prendre en photo ce que j'avais reçu, avant de me lancer dans le pas à pas de mes réalisations.
Mais il faut croire que le destin en avait vraiment décidé autrement, ma volonté fut mise à plat par un surcroît de fatigue cette semaine là (comme si je n'étais pas déjà assez à plat!!!), des palpitations cardiaques de plus en plus inquiétantes, l'impression d'avaoir le coeur dans une cage.... ce fut donc ma fête aux urgences le matin de la fête des Mères...
Les réponses que je vins chercher et que l'ont me donna ne furent pas celles que j'attendais. "ça se complique" m'a dit le médecin urgentiste, après avoir tiqué en lisant les résultats de ma prise de sang et étudié le scanner.....il m'a demandé de choisir entre deux hôpitaux. Mince, je n'avais pas mon ticket de retour à la maison...joyeuse fête des mères!! Il a tout de même fallut que j'insiste un peu pour savoir, zut de zut, ce qui m'arrivait. Il m'a alors conduit dans une suite 4 étoiles afin d'y passer la nuit et m'a gentiment et calmement expliqué que j'avais une tumeur sur le médiastin. Le quoi? Espace entre le coeur et le poumon. Ah! voilà donc pourquoi la sensantion de coeur en cage... J'ai fait un blocage sur le mot durant plusieurs jours. Mais, avec l'aide de Mary Popins et des bisounours, voilà qu'il me rassurait, c'était forcément bénin, cela se soignait super bien. J'avais besoin d'un programme, je suis une femme organisée.... il m'a donc pondu 10 jours de chimio, 2 semaines de repos, que tout fondrait comme du beurre au soleil et voilà.
Voilà ? Vraiment? La nuit leva les doutes.
Je m'étais toujours demandé comment je prendrai l'annonce d'un cancer, je sais c'est débile comme question, mais c'est comme ça! Si j'allais me mettre à fondre en larmes, si j'allais renier Dieu, péter un câble ou rester zen. J'ai maintenant la réponse du 1er acte, je suis restée zen. Bon, la barbe, ça tombait mal, un travail un peu prenant mais indispensable, les enfants, maman et un engagement tout neuf pour jouer les wedding planer en juillet, 800 cartons.... belle aventure... et toujours pas fait mon changement de cpam.... D'un autre côté, même si je trouvais l'explication du médecin assez simpliste, cela ne me servait à rien de m'affoler, il fallait attendre d'en savoir plus.
J'ai donc prévenu les trois familles avec lesquelles je travaille que j'allais faire une pause de 3 semaines au moins...et demandé à mon chéri de voir si son employeur acceptait qu'il prenne 3 jours pour faire tourner la maison.
ainsi fut fait
acte 2
où comment vivre une deuxième annonce du cancer. Changement de décor et de lieux. Je suis accueillie en VIP par l'équipe de cancérologie de l'autre hôpital, d'une attention et humanité sans borne. Là, le médecin joue carte sur table et confirme ce que je craignais, c'est pas si simple....on ne sait rien de ce que j'aie....il faut faire une batterie d'examens. Je lui demande un instant pour m'assoeir et accueillir cette seconde annonce. J'avoue que quelques sanglots viennent douloureusement nouer ma gorge et je m'en excuse. Il m'oblige presque à pleurer, que c'est normal et que si je ne le fais pas je serai surveillée!!
On verra....
C'est quand il me quitte que je prends conscience d'une chose à laquelle je n'avais pas encore songé, je dois prévenir mon Aimé... et là je m'effondre. Impossible de parler. Mais comment lui dire que tout a radicalement changé en 24h? Une douce infirmière se propose de le faire et je lui dis Oui sans réfléchir. Au moins, il saura à quoi s'en tenir avec un pro.
acte 3
je n'ai pas pu obéir au médecin. J'ai essayé. Mais à quoi bon? J'ai chassé toute pensée négative genre penser que je ne verrai pas grandir mes filles, continuer de guider les garçons, ne plus vivre de quotidien avec mon chéri-chéri,la mort ne me fait pas peur, mais je n'ai pas envie de mourir maintenant. Je me suis obligée à vivre jour après jour. "je n'ai rien qu'aujoud'hui" chante sainte Thérèse.
J'ai 20 jours d'attente avant le verdict, pourquoi m'angoisser durant ce temps? M'épuiser nerveusement? Hors de question, j'avais besoin d'énergie pour plus grand que de me lamenter sur mon nombril! J'ai réfléchi et j'ai dit, Loué sois-tu Seigneur, je m'abandonne à votre volonté, soyez mon roc dans cette tempête, mon guide durant cette nuit, j'ai confiance en votre miséricordieuse bonté. Je crois fermement que vous n'êtes pas le responsable de ce qui m'arrive, mais que vous serez là, avec moi dans la bataille, soyez-en le Chef. et puis c'est tout !
Puis j'ai mendié la seule chose dont j'avais besoin auprès de la famille et des amis, leurs prières pour tenir. Je vous assure que j'ai été servie plus que de raison et que les Grâces ne se sont pas faites attendre. Je suis gâtée pourrie de tant de sollicitude, de propositions d'aides, des amies et d'inconnues qui enfilent les dizaines de chapelet pour moi comme des sportives, j'en ai presque honte.
J'ai un bon moral, je n'ai pas peur et il arrivera ce qu'il devra arriver. Je ne suis pas seule pour me battre, mon mari est là, solide comme un roc et je pourrai m'effondrer sur lui si besoin. Et puis, je pense sincèrement que ce que j'ai se soigne bien, j'ai presque de la chance, alors, je m'accroche à cela.
Mais je sais que je vais passer dans un rouleau compresseur et la famille aussi, en fait.
Et je sais aussi,maintenant pourquoi j'étais si mal. Je savais que j'avais quelque chose qui fonctionnait de travers, je sentais que c'était profond mais vraiment, je n'aurais jamais pensé à cela ! alors, finalement, je me sens presque soulagée de ne plus avoir le cerveau en fusion et de passer mon temps à tester des truce pour comprendre. Nota, mention honorable à mon médecin (celui qui m'avait déjà larguée avec le gluten). Je suis allée le voir à la Toussaint, craignant de faire un infarctus... il a décrèté en 5 minutes qu'il ne s'agissait que de douleurs inter costales et m'a prescrit 10 séances de kiné, certain que je n'en aurais besoin que de 3. J'ai fait les 10, rien n'a changé et pour cause et 7 mois de perdus !
Je sais aussi que je dois faire quelque chose de cette épreuve, en ressortir si possible meilleure qu'aujourd'hui. Je pars de toute façon gagnante, il ne peut en être autrement. Certes, je me sens fatiguée après 15 jours en tous sens, d'examens, de voiture, de nuits blanches....je relâche, je plane, j'ai pas faim, mais il faut que je reprenne vite des forces pour le plus dur.
Et puis, je vais rencontrer beaucoup de monde et surtout des malades. Deux expériences m'ont déjà confirmée que je suis là, à ma place et que je peux faire quelque chose de tout ça. Faire de mon mieux pour ne pas être un petit catho sec et comme la bonne guide, chanter dans les difficultés, donner de la joie comme je le pourrais et surtout de l'Espérance !
Et enfin, quel humour tout de même dans cela, d'apprendre un tel truc le jour de la fête des Mères quand j'ai tant de soucis avec Maman, de recevoir le Sacrement des Malades le jour de la fête de la Visitation, et de recevoir les explications un vendredi 13, le jour de la Saint Antoine de Padoue! Je me posais beaucoup de questions, j'ai déjà eu beaucoup de réponses et maintenant me voilà projeter dans ce qui est vraient l'Essentiel. Foi, Espérance et Charité...
Si vous avez un peu de place pour moi dans vos prières, j'ai choisi de m'attacher à Zita Impératrice d'Autriche et Reine de Hongrie afin de demander sa béatification et ma guérison rapide.... Merci du fond du coeur.
Me revient un chant scout tié d'un cantique, appris à la chorale des guides et scouts d'europe il y a plus de 20 ans déjà ... qui finalement me parle bien, là, maintenant :
Quand le vol de la tempête
Viens assombrir ton ciel bleu,
Au lieu de baisser la tête,
Compte les bienfaits de Dieu.
Refrain
Compte les bienfaits de Dieu,
Mets-les tous devant tes yeux,
Tu verras, en adorant,
Combien le nombre en est grand.
2
Quand sur la route glissante
Tu chancèles sous la croix,
Pense à cette main puissante
Qui t`a béni tant de fois.
3
Si tu perds dans le voyage
Plus d`un cher et doux trésor,
Pense au divin héritage
Qui là-haut te reste encor.
4
Bénis donc, bénis sans cesse
Ce Père qui chaque jour
Répand sur toi la richesse
De son merveilleux amour.
A la Grâce de Dieu,
qu'Il vous bénisse
et bon vent de Pentecôte !
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